L’échec de la fusion TF1-M6 : un casse-tête en moins pour les régies publicitaires en Suisse
On l’a appris vendredi en fin de journée : les chaînes TF1 et M6 appartenant respectivement aux groupes Bouygues, RTL Group ne seront pas réunies. Ce qui devrait représenter une concentration de 30% de l’audience télévisuelle et capturer trois quart de l’inventaire publicitaire restera à l’état de projet. Les conditions imposées par l’autorité de la concurrence française, d’en faire un chaîne, pour atténuer une situation trop prépondérante sur le marché ont rendu ce rapprochement impossible et contre-productif pour ces deux acteurs. Au final TF1, peu de changements, mais du côté de M6, l’avenir reste incertain puisque cette chaîne reste à vendre.
Et en Suisse en romande ?
TF1 comme M6 sont visibles sur le territoire romand et elles proposent des décrochages publicitaires locaux. C’est Admeira (SSR) qui vend cet inventaire, là où Goldbach (TX Group) vend celui de M6. On le comprend, la création d’une seule chaîne aurait immanquablement obligé une répartition du mandat. Qui aurait alors vendu cet inventaire ? Dans le cas d’Admeira, la situation aurait été trop monopolistique et dans le cas de M6, tous les privés et fenêtres publicitaires étrangères auraient été réunis sans pour autant avoir la certitude que le reach aurait été atteint.
Le statu quo actuel est par conséquent la meilleure des solutions. Mais d’autres incertitudes se profilent du côté de l’audiovisuel public français. Le passage d’une redevance généralisée à un financement direct par l’Etat français pas le biais d’un prélèvement sur le budget public pourrait ramener la publicité en prime time pour limiter son coût. Cela ramènerait de la concurrence sur le marché télévisuel romand.
Oui, les stratégies médias sont comparables à celles que l’on élabore au jeu de Go !